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Le glacier du Trient



Trient (depuis le chalet du glacier)

Altitude 1583m,
le dimanche 4 mai 2014 à 15h29.

Photo de stephdu74
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C'est le versant Est du massif du Mont Blanc, dont les glaciers sont situés en Suisse, Valais.
L'ensemble glacier de Trient et glacier des Grands, descend sur la vallée du Trient entre le col des Montets en France, et le col de la Forclaz en Suisse.
Le glacier du Trient, fin des années 1980. Sa langue terminale s'étalait au fond de la cuvette.



En 1981, il atteignait et recouvrait la végétation.
    

Milieu des années 2000, le recul est très important.


Glacier d'Orny



Depuis la fin du petit âge glaciaire à nos jours.


Le plateau supérieur et le glacier des Grands vu depuis la vallée du Trient.





Mouvements du glacier

de 1800 à 1850, crue très forte, le glacier atteint l'actuel pavillon, à la prise d'eau du bisse
de 1850 à 1878, décrue de 800 m
de 1878 à 1896, crue de 211 m
de 1896 à 1914, décrue de 235 m
en 1915, le glacier retrouve ses cotes de 1878
de 1915 à 1924, crue de 151 m
de 1925 à 1941, décrue de 227 m
en 1942, crue de 3 m
de 1943 à 1952, décrue de 315 m
de 1953 à 1957, pas de variation
de 1958 à 1960, crue de 40 m
en 1961, décrue de 26 m
de 1962 à 1987, crue de 378 m
de 1988 à 1992, décrue de 62 m
de 1993 à 1994, décrue de 57 m 70
en 1995, décrue de 40 m
de 1996 à 1997, décrue de 50 m
de 1997 à 2000, décrue de 320 m
de 2000 à 2002, décrue de 65 m

Aout 2009 depuis le pont qui traverse le Torrent.


19 mai 2010

Le recul depuis 1986 est impressionnant (1 km ?)







Polissage du
gneiss, sans doute un paragneiss, semblable à du marbre.
On voie les stries dans le sens de glissement du glacier, ici en diagonale.


Cette année de nombreuses avalanches ont fait de gros dégâts.




Poche d'eau "La Tine"

Chaque année, un phénomène curieux consiste en l'explosion d'une poche d'eau, appelée La Tine. Cette poche saute avec une détonation formidable entre le 15 juillet et le 15 août, sur le flanc droit du glacier, pour couler sur le névé des Ecandies et disparaître sous le glacier, gonflant la rivière pendant 2 à 3 jours.

Plusieurs dates marquantes :

Le 17 juillet 1911
Le débit du torrent du glacier du Trient a été multiplié par deux, provoqué par la vidange de la Tine.

Du 20 au 25 juillet 1930.
La vidange a entraîné une petite augmentation de débit du torrent.

Du 6 au 8 juillet 1942.
Trois grosses vidanges, celle du 7 juillet a été particulièrement dangereuse, provoquant une énorme augmentation de débit (de 3,5 m3/s normalement en été, à 26 m3/s au maximum de la vidange !), le volume d'eau évacué a été estimé à 840000 m3,

Le 6 août 1960.
Vidange dévastatrice, le flot ayant emporté des ponts, coupé les routes, rompu les digues. Le débit maximum enregistré au moment de la crue était de 25 m3/s, au lieu des 3,5 m3/s habituels à cette époque. Volume à un peu plus d'un million de mètres cubes.

Exploitation de la glace.

Durant environ 30 ans, de 1865 à 1893, le glacier a été exploité pour exporter la glace dans les grandes villes de France : Lyon, Paris, Marseille.
Pendant cette exploitation, alors que les ouvriers faisaient reculer le glacier d'un mètre par jour, lui, pendant la nuit, regagnait le terrain perdu, car il était en pleine crue.


En 1865, M. Maurice Robatel obtient l'autorisation exclusive d'exploiter le glacier du Trient. Une trentaine d'ouvriers établissent les forages, séparent les blocs à l'aide de poudre noire, les façonnent en dimension un peu uniforme et les lancent, à l'aide de "grespils"  (longs bâtons armés d'un crochet de fer) sur une "rize" (canal en perches de mélèzes), où ils glissent à une vitesse folle pour atterrir dans un réservoir couvert de branches de sapin.

En 1883, M. Claudius Bompard s'associe à son beau-frère Maurice Robatel. Ensemble, ils établissent une voie Decauville pour le transport de la glace au Col de la Forclaz par le chemin du bisse. Le téléphone signale les départs des trains. Des gares intermédiaires, "gare de Lyon", "gare de Montparnasse", "gare de Marseille", lieux de destination de la glace, sont les points de croisement.

Du Col de la Forclaz, chaque jour, 10 à 15 gros chariots transportent, par la route à la gare de Martigny, 20 à 30 000kilos de gros blocs de glace. Un train par semaine part de Martigny à destination de la France pour .les grandes villes (Lyon, Paris, Marseille). Une dizaine d'années plus tard, l'exploitation est suspendue, la voie Décauville s'avérant trop faible.


Création du Bisse.

En 1895, à la vue de ce chemin suffisamment large, un groupe d'agriculteurs constitués en consortage creusent en parallèle le bisse pour amener l'eau du glacier du Trient jusqu'au Col de la Forclaz.
De là, l'eau est dirigée dans la Combe de Martigny pour arroser les prés et les cultures, suivant un horaire de distribution bien établi.
L'arrosage par aspersion sous pression remplace l'eau du glacier du Trient dans le années 1970.
Le bisse n'est plus entretenu et l'eau ne coule plus.

En 1986, les responsables du consortage, avec l'appui de l'Association valaisanne de tourisme pédestre, de la Loterie Romande et de la commune de Trient, ont remis en état ce fameux bisse, longé par la magnifique promenade qui débute au Col de la Forclaz.

Sources : Commune de Trient, Valais Suisse.

Le Torrent, un très gros débit lors de ces jours de canicule de mi Aout 2009.


La Bisse qui longe le sentier sur plusieurs Km.


Jusqu'au Col de la Forclaz.


Mini aqueducs en bois, afin de traverser les irrégularités du terrain.






Un petit moulin sympa.


La bisse passe dans des conduits souterrains, lorsque le sentier monte, et ressort plus loin.