Le Petit âge glaciaire (PAG).                        Du Petit âge glaciaire à nos jours


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Suite Périodes glaciaires  : 2 / Les Cycles de  Milankovitch


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Petit âge glaciaire 1550/1850                                                                                    De 1980 à 1990 De 1990 à 2004

Le quaternaire, période qui débute il y a environ deux millions d'années, a été marqué par la succession de nombreux épisodes froids " glaciaires " au cours desquels d'immenses glaciers ont recouvert une grande partie du globe.
L'extension de ces glaciations à leur paroxysme était difficilement concevable : un quart des terres émergées étaient couvertes de glace sous forme d'inlandsis dans les hautes latitudes, analogue à l'actuel Groenland, et sous forme de grands glaciers de vallées, dans l'ensemble du massif alpin.

Dans les hautes latitudes de l'hémisphère Nord, près de 50 Millions de Km3 de glace étaient stoquées dans les inlandsis(3) qui recouvraient de deux à trois milles mètre de glace l'Amérique du Nord et une grande partie de l'Europe du Nord.
Le niveau des océans avait baissé de 120 m.
Depuis deux millions et demi d'années la terre a été touchée par les premiers épisodes glaciaires.
Une vingtaine de glaciations au moins se sont succédées recouvrant et modelant le massif alpin.

Chaque glaciation, une tout les 100 000 ans environ, bouleversa toute la vie sur Terre (faune, flore, hommes,environnement).
A chaque fois , les espèces durent s'adapter ou disparaître.
Afin d'assurer sa subsistance au cours des périodes glaciaires, l'homme domestiquera le feu vers - 450 000 ans.
Seules les traces des deux dernières périodes glaciaires, celles du Riss(4) et du Würm(5) qui pris fin il y a 10 000 ans, sont encore observables dans le massif Alpin.

Si la calotte glaciaire antarctique a commencé à se former il y a quelque 20 millions d’années, celle du Groenland s’est formée il y aseulement 6 millions d’années.
Les premiers glaciers des Alpes seraient quant à eux apparus il y a 4 ou 5 millions d’années.
Depuis, leur histoire n’est qu’une longue suite de va et vient.

Il y a 70 000 ans commence la dernière glaciation du " Würm".
Pendant son maximum voici 25 000 ans, toutes les vallées alpines sont occupées par les glaces issues des hauts massifs.

Elles s'écoulent lentement puis sortent du massifs Alpin, recouvrant en de vastes lobes les plaines et les collines de la bordure des Alpes ; le froid (entre 6 et 8 °C de moins qu'aujourd'hui) favorisant l'accumulation des précipitations neigeuses pendant des millénaires, puis le développement des glaciers.
Tous les glaciers du massif du mont-blanc se réunissent par écoulement pour former le grand glacier de l'Arve qui rempli totalement sa vallée jusqu'à Genève.

Les travaux récents (COUTTERAND, BUONCRISTIANI 2001) permettent maintenant de préciser l'englacement de la vallée de l'Arve et du massif du Mont-Blanc au maximum de la dernière glaciation.
Dans la vallée de Chamonix la surface glaciaire atteint 2400 m à la verticale d'Argentière, les glaciers du Tour et d'Argentière s'écoulent vers le nord et confluent avec le glacier du Rhône au dessus de Martigny (les Posettes disparaissent sous la glace), la surface du glacier de l'Arve atteint 2200 d'alt. sur Chamonix puis 2100 m sur les Houches.

Imaginer le paysage de cette époque demande un gros effort pour nous habitants du 21e siècle : La vallée que nous connaissons de nos jours disparaît totalement sous la glace, c'est un vaste plateau glaciaire enneigé hivers comme étés ; ici aux Houches : une épaisseur de glace de 1100 m recouvre tout, seule l'Aiguillette (enneigée hivers comme été) émerge de cette immense plateau neigeux.
La surface du flux glaciaire s'abaisse ensuite régulièrement vers l'aval : 1800 m d'alt. au dessus de Sallanches et 1200 m d'alt. sur Genève.

Ce fleuve de glace, en mouvement permanent sous l'effet de son poids, conflue ensuite avec le puissant glacier du Rhône qui occupe le bassin Lémanique et surcreuse la cuvette de l'actuel lac Léman.
Il s'écoule vers le sud, puis forme au Sud-Ouest de la Dent du Chat, un vaste lobe glaciaire " lobe de piémont " dont le front s'avance quelques km de Lyon (Grenay, Satolas).
De nombreux blocs erratiques de granite du Mont-Blanc que l'on rencontre aujourd'hui jalonnent le parcours du glacier.


Depuis 20 000 ans, à la faveur du réchauffement climatique, les glaciers fondent progressivement, leur retrait est ponctué de stades de stabilisation.

Entre cette époque et - 14 000 ans depuis nos jours, le glacier de l'Arve va entamer un lent recul entrecoupé de stationnements de son front : - 18 000 ans ; Bonneville, - 17 000 ans ; Magland , Le glacier stationne un peu dans le bassin de Sallanches, il dépose alors les belles moraines de Cordon, Combloux (entre 800 et 900 m) et plus en amont les moraines du Plan de la Cry et du lac Noir.
Le glacier de l'Arve se retire lentement, il construit les moraines du Fayet vers - 16 000 ans, l'extrémité de la langue glaciaire situant dans le secteur de Domancy.
A ce moment, le glacier du Bon-Nant ne conflue plus avec le glacier de l'Arve.
Puis le front du glacier stationne aux Houches vers -14 000 ans.
Les blocs erratiques de la Côte des Chavants ont été abandonnés par le glacier alors qu'il se retirait de la plaine de Servoz, laissant la place à un lac qui subsistera tardivement.

14 000 ans avant nous, la Vallée de Chamonix est encore occupée par la glace, tous les glaciers du massif sont jointifs.
Le front du glacier atteint la plaine des Chavants et la langue terminale les Gorges de l'Arve (en aval du Viaduc Ste Marie), témoin du stationnement du glacier ; la moraine à gros blocs de granite du Mont-Blanc (le Clot) au-dessus de la Gare des Houches (1150 mètres) .
Le climat se réchauffe rapidement, c'est la fin de la glaciation du " Würm".
Quelques centaines d'années plus tard, la vallée est totalement déglacée et occupée par un vaste lac entre les Tines et les Houches, son origine est liée au profond surcreusement de la vallée par les glaciations passées.
Ce vaste plan d'eau sera en quelques millénaires comblé par les alluvions de l'Arve.
Le lit rocheux se situe vraisemblablement quelques centaines de mètres sous la surface de la vallée actuelle.

Il y a 11 000 ans : Un dernier coup de froid d'une durée d'un millénaire provoque une importante récurrence des glaciers dans la vallée : Au stade de Chamonix, la Mer de Glace obstrue la vallée principale.
La moraine latérale du Lavancher, la crête morainique des Plans et des Nants (MAPA de Chamonix, gros blocs erratiques lors du chantier), la crête du cimetière du Biollay, la moraine des Planards, la moraine du Casino (dans le parc) permettent de dessiner un contour assez précis de l'extrémité de la langue glaciaire.
Le Glacier d'Argentière, qui s'étale largement dans la vallée principale, présente un visage analogue, comme en témoigne la moraine latérale du Planet.
Tous ces indices nous permettent de concevoir une coalescence des glaciers du Tour, d'Argentière et Mer de Glace.
Le Glacier du Tour émet un petit lobe en direction du Col des Montets à 1450 mètres d'altitude mais ne passe plus le seuil du Col (crête morainique coupée par la route juste en amont de Tré-Le-Champ).
Comme le montre les dépôts latéraux, son front rencontre le flanc du glacier d'Argentière au Planet.

En avant du front de la Mer de Glace, c'est à dire vers l'aval le complexe glaciaire Taconnaz les Bossons obture totalement la vallée ; tout prouve que la récurrence de ces deux glaciers s'est déroulée en milieu lacustre, la masse de glace scindant en deux cuvettes le paléolac qui occupait le fond de la vallée à cette époque.
La Vallée de Chamonix se présente sous l'aspect d'un magnifique complexe glacio-lacustre .
Sylvain Coutterand.


La carte du maximum Würmien du massif du Mont-Blanc.

dryas
Document  Sylvain Coutterand

Le Massif du Mont-Blanc au Dryas récent. (- 11 000 ans )

DR
Document  Sylvain Coutterand

im

Archives : Voyage au coeur de la climatologie. http://la.climatologie.free.fr/sommaire.htm

hist



Glaciers des Alpes : Des millénaires de flux et reflux.

- 25 000 ans. Point culminant de la dernière glaciation.
Toute la région (Savoie et Haute-Savoie) est englacée, jusqu’aux portes de Lyon. Ensuite, la glace recule.
- 20 000 ans, le glacier de l’Arve est à Bonneville. -16 500, il est au Fayet puis aux Houches vers -14 500.
- 10 000 ans. La dernière vraie glaciation s’achève, ce qui entraînera la disparition des grands mammifères adaptés au froid (rhinocéros laineux, mammouths.) en Europe.

Au début de l’empire romain, il faisait certainement plus chaud qu’aujourd’hui. Les glaciers sont plus courts. On trouve des traces de sols et des arbres vieux de plusieurs centaines d’années sous les glaciers actuels, preuve que la limite de la glace était beaucoup plus haute.

500 - 800.
Période très froide.
900 - 1150. Il fait chaud, les Vikings découvrent le Groenland.
1300 - 1380. Nouveau coup de froid et avancée des glaciers, avant un réchauffement jusqu’au XVIe siècle. On retrouve des actes de donation de forêts qui n’existent plus aujourd’hui.
1550. On recommence à parler des glaciers qui font des dégâts.
1610. Jean d’Arenthon, évêque de Genève va, à la tête d’une procession, bénir les glaciers de la vallée de Chamonix. Les gens ont peur.
1644. Point culminant du petit âge glaciaire, la mer de glace détruit les hameaux du Chatelard et de Bonnenuict (Les Tines). Aux Bossons, le maximum de l’avancée des glaciers est enregistré en 1818, puis en 1825 pour la mer de Glace, aux Bois.
Le début du XIXe est froid et humide, c’est l’époque des conquêtes napoléoniennes.
De nombreux glaciers atteignent le fond des vallées. Des lacs de barrage glaciaires se forment et cèdent, faisant des centaines de morts.
1850. Les glaciers reculent, jusqu’à se retrouver dans leur situation actuelle.

Un texte de Sylvain Coutterand, Glaciologue :

Depuis plus de deux millions d'années, (début du quaternaire) les vallées des Alpes ont été façonnées par le passage de plus de vingt cinq glaciations.
Ici, dans les hautes vallées seules les traces de la dernière glaciation, celle du Würm sont préservées, nos recherches permettent maintenant de préciser l'englacement du pays du Mont-Blanc au maximum du Würm il y a 25 000 ans.
(Würm : Dernière période glaciaire, entre - 80 000 et - 10 000 ans)

Dans la vallée de Chamonix la surface glaciaire atteint près de 2400 m sur les Posettes, les glaciers du Tour et d'Argentière s'écoulent vers la Suisse (glacier du Rhône), le glacier atteint 2200 m sur Chamonix puis 2100 m sur les Houches.
Imaginer le paysage de cette époque demande un gros effort pour nous visiteurs du 21e siècle : La vallée que nous connaissons de nos jours disparaît totalement sous 1100 m d'épaisseur de glace, c'est un plateau glaciaire enneigé hivers comme étés ; ici aux Houches, le Prarion disparaît mais l'Aiguillette émerge de ce vaste flux glaciaire.

Depuis 20 000 ans, les glaciers fondent progressivement, leur retrait est ponctué de temps d'arrêt.
Entre cette époque et - 14 000 ans, le glacier de l'Arve libère progressivement sa vallée ; vers - 17 000 ans le glacier s'avance encore jusqu'à Magland, il dépose alors les moraines de Cordon, Combloux et aux Houches, les moraines du Plan de la Cry et du lac Noir, 5 à 600 m d'épaisseur de glace recouvrent encore les Chavants à cette époque.
Quelques centaines d'années plus tard, la vallée est totalement déglacée.
C'est la dernière fois que la Vallée de Chamonix présente encore l'aspect d'un grand glacier de vallée où tous les glaciers du massif sont jointifs, témoin de cette extension ; la moraine à gros blocs de granite du Mont-Blanc (le Clot) à Coupeau.
Le climat se réchauffe rapidement, c'est la fin de la glaciation.
Quelques centaines d'années plus tard, la vallée est totalement déglacée.

Un dernier coup de froid d'une durée d'un millénaire provoque une importante récurrence des glaciers dans la vallée il y a 11 000 ans, mais ceux ci n'atteignent pas les Houches,
Notre vallée ne sera plus envahie par les glaces jusqu'à la prochaine glaciation.

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