Les
Glaciers
sont vivants
Glaciers...
Anatomie Géomorphologie de la vallée de Chamonix. |
|
Le « Dryas » (ou Dryas
ancien) correspond au début du
réchauffement qui a mis fin à la
dernière glaciation, mais ce réchauffement
a connu une brutale interruption (refroidissement qui en
environ 500 ans a brutalement fait chuter la
température moyenne de 7 °C) suivie d'un
réchauffement tout aussi brutal (qu'on appelle
« nouveau Dryas ou Dryas récent
») durant lequel la température est
à nouveau remontée de 7 °C avant de
croitre à nouveau plus lentement. La vallée de Chamonix a été profondément modelée par la dernière glaciation, celle du Dryas récent (de 12 000 à 10 300 ans). C'est la dernière séquence glaciaire du Dryas. C'est elle qui a modelé la vallée telle que nous la voyons, aucune autre poussée n'étant venue raboter et aplanir le fond de la vallée depuis cette date. Le Petit âge glaciaire (1550/1850), lui a laissé les dernières moraines que nous connaissons et voyons, notamment au fond des cuvettes de nos glaciers, Bossons, Mer de glace etc. Le début du Dryas, à la fin du Würm, une extension glaciaire a envahi totalement la vallée et a créé entre autres la moraine des Chavants aux Houches. Mais tout cela n'était rien par rapport à la dernière grande glaciation du Würm, où la vallée était remplie jusqu'à Planpraz / Plan de l'Aiguille, et la calotte Alpine allait jusque dans la région Lyonnaise. |
On remarque du Nord au Sud :
Le glacier du Tour bloqué par le glacier d'Argentière évacuait en partie sa glace vers le col des Montets, y déposant les blocs de rochers bien connus que l'on escalade avant le col de Montets, et qui proviennent du secteur de l'Aiguille du Tour ainsi que tous les blocs en granit avant d'arriver au col. Le petit plat de Tré le champ était une zone de petits lacs ou marécages sur le bord du glacier lors d'une phase de recul. Le recul n'est pas linéaire, il est entrecoupé de plusieurs petites réavancées d'une ou plusieurs décennies. Les petits cordons morainiques successifs en témoignent en divers points. On retrouve aussi d'importants dépôts granitiques et des moraines très visibles jusqu'aux environs de Vallorcine, ce qui montre qu'une forte poussée a permis au glacier de franchir le verrou du col des Montets lors d'une première phase du Dryas. Le glacier d'Argentière butait
contre celui du Tour au Nord et contre la Mer de
glace au Sud. Au Nord entre les deux, construction de
la moraine du Planet.
Entre la Mer de glace et le glacier d'Argentière s'est construit une moraine, c'est le Lavancher où la Mer de glace bloquait le glacier d'Argentière, ensuite un petit lac puis une zone marécageuse s'est formée, dûe au lent retrait du glacier. Sur sa droite il a déposé la moraine de la Joux. La Poya est donc la descente de la moraine du Lavancher. La Mer de glace allait au centre de
Chamonix en construisant ses moraines, à droite
celle des Plans, à gauche celle des Planards,
et au centre la moraine du Casino, et la butte vers la
gare et le Lyret.
Une poussée antérieure allait jusqu'aux Tissours. De là, et sous les
Pélerins et les Gaillands, un grand lac
était bloqué par le glacier des Bossons.
Sans doute un superbe complexe glacio-lacustre.
Les glaciers des Bossons et de
Taconnaz se rejoignaient, n'en formant qu'un seul, un
dôme qui s'étalait au fond de la
vallée, avec un grand lac au bout qui allait de
la sablière jusqu'à l'actuel barrage des
Houches.
Les glaciers des Pélerins, de
Blaitière etc descendaient très
bas.
En Italie les glaciers remontaient
dans le Val Vény, ceux
du Val ferret bloquant le passage vers le bas.
|
La Mer de glace occupait toute la
largeur de la vallée, et son front se trouvait
au centre de l'actuel Chamonix. Ses moraines étaient les suivantes : - Moraine gauche (vers l'aval) : Les Planards. - Moraine centrale : La moraine du Casino. - Moraine droite (vers l'aval) : Les Plans. A l'époque, la moraine des Planards au dessus du village de la Frasse et des Mouilles, était continue jusqu'à l'actuel Casino au centre ville, mais la construction de la voie ferrée il y a un siècle, de la gare SNCF et de celle du Montenvers, bien qu'un peu surélevée par rapport au centre de Chamonix, a nivelé tout le terrain. Seule subsiste la moraine du casino, bien cachée entre l'arrière du Casino et la quartier du Lyret et de la gare. Il convient de protéger absolument et de conserver en l'état, ce dernier témoignage de la présence de la Mer de glace, contre les appétits de l'urbanisme galopant de la vallée. Ensuite on trouve l'Arve qui par ses divagations et ses crues a complètement fait disparaitre toute trace de moraine. On retrouve la moraine droite (vers l'aval) au niveau de l'ancien hôpital, et la raide montée de la MAPA en est le premier échelon. Le village des Plans quand à lui est cette moraine, tout comme les Planards en face. Le train du Montenvers, dès son départ monte assez nettement, et jusqu'au croisement de Planards gravit cette ancienne moraine, avant de s'attaquer directement à la pente de la montagne. |
La moraine du
Casino.
Cette
moraine n'est pas la langue terminale maximum de la
Mer de glace lors du Dryas récent, mais le
dernier maximum qui a laissé ces traces bien
visibles.Le maximum de la Mer de glace au Dryas récent se trouvait au niveau des Tissours, plus bas que le téléphérique de l'Aiguille du Midi. La limite du glacier se trouvait dans l'eau d'un lac qui occupait la zone qui va de l'école Jeanne d'Arc aux Pélerins et aux Gaillands. L'actuel lac des Gaillands provient des travaux de construction de la voie ferrée, il y a un siècle. |
Le
"stade de Chamonix".
Ce maximum glaciaire a été défini initialement comme « Stade de Chamonix » par Mayr [1969] et régulièrement repris depuis. Il tient
ce nom à la présence d’une moraine
frontale, à 1040 mètres d’altitude,
édifiée par la Mer de Glace dans le parc
du Casino actuel.
De
nouvelles recherches sur le secteur ont apporté
des éléments complémentaires pour
la reconstitution paléogéographique
[Dorthe-Monachon, 1986 ; Wetter, 1987 ; Lucena, 1998].
Il convient de parler désormais de complexe de
Chamonix, dont les différents cordons
morainiques sont issus de la Mer de Glace
Les moraines latérales du complexe de Chamonix ne sont plus guère visibles actuellement en rive droite de l’Arve du fait de l’urbanisation. Elles se
localisaient près de l’ancien hôpital
(blocs anguleux pluridécamétriques de
granite du Mont-Blanc dans les fouilles du chantier de
la MAPA et de la résidence MGM) et au Sud du quartier des
Plans où G. Conard [1931] signale
« deux petites crêtes parallèles
».
En rive gauche, on observe, au niveau du Biollay, trois cordons distincts aux altitudes respectives de 1091 m (Biollay I), 1062 m (Biollay II), et 1057 m (Biollay III). 800 mètres plus en amont, au niveau des Planards, on remarque un replat justaglaciaire de type terrasse de kame s’échelonnant entre 1150 m et 1200 m d’altitude et se raccordant au stade du Biollay I, moraine la plus externe. La moraine la plus interne (Biollay III) se raccorde à la moraine frontale du stade de Chamonix- Casino, située 400 m en aval. Cette moraine du Casino de Chamonix est dissimulée en plein centre ville de Chamonix, en arrière du Casino. Elle est caractérisée par un lambeau de moraine frontale, haute de 5 à 6 m sur sa face interne ; l’ensemble culmine à 1040 m. Un architecte paysagiste vient conseiller les élus pour redessiner ce parc de centre ville laissé à l’abandon. Son accès rue de la Tour sera agrandi et amélioré. L’actuel grand parking de 50 voitures du Casino sera supprimé et rendu au parc. Seules 22 voitures pourront se garer devant les baies du restaurant. 70 arbres, pour la plupart malades ou sénescents, seront abattus. En compensation 42 grands arbres et 2000 arbustes seront plantés. La volonté est de redonner à la butte l’aspect de prairie qu’elle avait au début du XXème siècle, ouvrant la vue sur le Mont Blanc. Un cheminement piéton en béton désactivé le long de l’allée de la Tournette, puis en dalles de Luzerne sur la butte sera aménagé. Les chemins Gabriel Loppé et du Foly seront rénovés. Dans un deuxième temps, la tour observatoire sera restaurée. Le PLU, qui du temps du maire Michel Charlet prévoyait une large zone constructible dans le parc, devra être corrigé et harmonisé (grâce à l’opposition municipale, ces projets d’immeubles n’ont pas vu le jour !). 266 000 euros sont inscrits pour l’opération qui va débuter cet automne. Le maire fait grand mystère des projets pour la villa de la Tournette et pour l’Hôtel Couttet : « on va bientôt statuer » promet-il. Peut-être, laisse-t-il entendre, un « appel à projet culturel » pour la Tournette, peut-être une « valorisation touristique » pour l’hôtel ? Il n’en dira pas plus ce soir là. Les élus de notre liste ne sont au courant de rien... ![]() |
A l'avant de la Mer de
glace s'étendait un lac assez profond, l'eau de
fonte des glaciers et les eaux pluviales ne pouvant
s'évacuer, bloquées par un dôme de
glace formé par la confluence du glacier des
Bossons et de Taconnaz. Plus bas encore au niveau des sablières des Houches, un autre lac très vaste, bloqué par les éboulis laissés là par le recul de la glaciation du Würm, ou issus des torrents et du transport de roches par les glaciers. La vallée de Chamonix présentait alors l’aspect d’un magnifique complexe glacio-lacustre. |
14 000
ans avant nous, la Vallée de Chamonix est
encore occupée par la glace, tous les
glaciers du massif sont jointifs. Le front du glacier atteint la plaine des Chavants et la langue terminale les Gorges de l'Arve (en aval du Viaduc Ste Marie), témoin du stationnement du glacier ; la moraine à gros blocs de granite du Mont-Blanc (le Clot) au-dessus de la Gare des Houches (1150 mètres) . Le climat se réchauffe rapidement, c'est la fin de la glaciation du " Würm". Quelques centaines d'années plus tard, la vallée est totalement déglacée et occupée par un vaste lac entre les Tines et les Houches, son origine est liée au profond surcreusement de la vallée par les glaciations passées. Ce vaste plan d'eau sera en quelques millénaires comblé par les alluvions de l'Arve. Le lit rocheux se situe vraisemblablement quelques centaines de mètres sous la surface de la vallée actuelle. (Sylvain Coutterand).
|
Sur ce graphique la flèche du
temps est orientée vers la droite. Le
réchauffement du «nouveau Dryas» qui
a suivi un brusque refroidissement
(« Alleröd ») est ici visible
dans la partie de droite de la courbe en U qui
présente une «anomalie» des teneurs
en un isotope de l'oxygène qu'on sait
corrélée à la température
extérieure de l'atmosphère (ici dans
l'hémisphère nord). Une marge
d'incertitude subsiste quand à la datation, car
le gaz des bulles d'air n'a pas exactement le même
âge que celui de la glace qui l'emprisonne
aujourd'hui. Le premier graphique de la page montre la partie "Dryas récent", qui a été la dernière poussée glaciaire de cette glaciation, il y a 11 000 ans. |
Après la
fin du Würm, le réchauffement qui
a conduit au climat que nous connaissons actuellement
a été interrompu par une nouvelle
période froide, le Dryas récent. De 12 000
à 10 300 ans BP environ, les
températures ont à nouveau
baissé, sans retrouver toutefois des valeurs
aussi basses qu'au cours de la glaciation
précédente. Ce refroidissement a
été suivi par un réchauffement
extrêmement rapide, le passage du Dryas
récent au Boréal s'étant produit
en moins de dix ans ! Quelle peut être la cause d'un revirement aussi subit des températures ? Serait-il possible qu'il soit imputable à la vidange du lac Agassiz.
Lorsque, à la fin du Würm, les glaciers
de la calotte nord-américaine se sont
retirés vers le nord, un grand lac, le lac Agassiz,
est apparu sur leur marge sud. On estime sa surface
à 350 000 km². |
Période glaciaire | Âge (années) |
Période interglaciaire |
---|---|---|
1re période glaciaire, de Günz | 600 000 | |
540 000 | 1re période interglaciaire, de Günz-Mindel | |
2e période glaciaire, de Mindel | 480 000 | |
430 000 | 2e période interglaciaire, de Mindel-Riss | |
3e période glaciaire, de Riss | 240 000 | |
180 000 | 3e période interglaciaire, de Riss-Würm | |
4e période glaciaire, de Würm | 120 000 | |
10 000 | Fin du Dryas |