Catastrophe glaciaire au Tronador, le 28 mai 2009.
Transmis par CedricLarcherle
Boss de "Kairn"...le 3 Aout 2009,
et que je remercie.C'estle site N° 1
de la grimpe dans le monde.
Le lac
glaciaire du Ventisquero Negro au Mont
Tronador a lâché. Il a fait une crue
énorme en juin dernier, emportant la
forêt, les ponts etc…
Le glacier bloquait le lac
glaciaire en le contournant et en
s’appuyant sur la moraine du PAG (cela se
voit bien sur l’image satellite).
Le lac est encore
clairement visible sur Google Earth en
cherchant a l’est du Mont Tronador en
Argentine. 41°
11'
53.84" S 71° 50' 37.39" W
Avec des
étés très chauds ces dernières
années, et un gros épisode de pluie
en mai dernier, la moraine s’est
imbibée et le glacier a perdu en
résistance pendant que le lac
gagnait plusieurs mètres de hauteur.
La moraine a cédé laissant passer
les eaux du lac plus de nombreux
blocs de glace dont certains de
plusieurs m3 ont été retrouvés 8Km
en aval a Pampa Linda.Certains
petits ont même été aperçus dans le
lac Mascardi a 24Km de là.Je
retournerai sur place sans doute dans
quelques jours et je devrais avoir les
photos satellite et d’hélico bientôt.
Cedric.
Le
Tronador est un important volcan
situé à la frontière entre l'Argentine et le
Chili. Le volcan est actuellement au repos.
Son nom de Tronador (en
espagnol « tonnant ») lui a été
donné suite aux bruits de chute de séracs se
produisant régulièrement et donnant à peu
près l'impression de tonnerre.
La première ascension fut réalisée en
solitaire le 29 janvier 1934 par
Hermann Claussen.
En Argentine il se trouve en province de
Río Negro, département de
Bariloche, aux environs de la ville de San
Carlos de Bariloche. Du côté chilien, il
fait partie de Xe région de los Lagos.
Le massif se dresse à la frontière, séparant
ainsi deux parcs nationaux : les parcs
Nahuel Huapi en Argentine, et Vicente Pérez
Rosales au Chili.
Le Tronador a une altitude de
3 491 mètres. Il possède trois
sommets. Le sommet chilien a une
altitude de 3 320 mètres, le
sommet argentin, 3 200 mètres et
le sommet frontalier, argentino-chilien,
3 491 mètres. Il se dresse dans
une région aux précipitations extrêmement
abondantes, et est de ce fait couvert de
neige et de glaciers. On compte sept
glaciers (Frias, Alerce, Castaño Overo,
Manso, Peulla, Casa Pangue et Río Blanco).
La
catastrophe a eu lieu dans la nuit du 21
mai et a provoqué de grands dommages
matériels et environnementaux dans la zone
de Pampa linda, au pied de la
montagne Tronador. La région est encore
isolée et ses habitants ont été évacués en
hélicoptère.
Le chemin d'accès est coupé en trois
lieux. Les plus grands dommages se sont
produits au pont sur la rivière endiguée,
qui a été détruit par l'eau.
Nicolas de la Cruz est guide de montagne et
géologue, et connaît très bien la
région. Il expliqué que ce phénomène
est peu habituel mais a des antécédents
dans plusieurs régions du monde. Il a
rappelé qu'en 1960 un glacier de la
colline Plomb, en Mendoza, a bloqué le
cours de la rivière Mendoza, et formé un
lac.
Nicolas de la Cruz a expliqué que le lac du
Glacier Noir s'est formé durant les
dernières années, produit du réchauffement
actuel. Le lac a commencé à monter, ce qui
s'est accentué pendant les deux derniers
étés, avec des températures importantes.
« Le glacier perdait beaucoup de
masse par fonte », a t'il dit. Il a
rappelé qu'il y a de nombreuses années on
faisait là des cours d'escalade de glace,
qui ont été ensuite suspendus par la
présence d'eau.
Il a
estimé que la rupture qui s'est formée a
déversé des millions de litres d'eau
accumulés par le glacier. L'alluvion
a détruit des centaines d'arbres, a
détruit aussi tous les ponts et plusieurs
sections du chemin carrossable.
Il a aussi
affirmé que « la capacité érosive de
l'eau augmente géométriquement en ce qui
concerne son débit », ce pourquoi les
blocs de glace sont arrivés jusqu'à Pampa
linda, à 8
kilomètres distance, et petits blocs
jusqu'au lac Mascardi, éloigné de quelques
24 kilomètres.
Photos de
Cedric Larcher : Photo du Tronador et du
lac glaciaire en 2007, 2 ans avant
la catastrophe.
Photos
après
la catastrophe.
Photos prises
d'hélico. On voit bien
que l'avalanche de glace
a plongé dans le lac qui
occupait une partie de
la cuvette de la moraine
du Petit âge glaciaire,
puis cet alluvion fait
de glace, de roches,
graviers et eau, s'est
ruée dans la vallée
emportant tout sur son
passage, arbres, terre
et rochers.
Nouvelles photos de Cedric
Larcher qui nous montre la
vidange du lac du Ventisquero Negro,
Cerro Tronador. Image d'une première,
navigation sur le lac du Ventisquero
Negro, Cerro Tronador.
Le lac s'est fortement vidé il y a
un an suite a une rupture du barrage
morainique. Grosse crue inondation
en contre bas.
Ce qu'il reste de la laguna et les
dégâts de la crue.
Ruptures de Poches d'eau.
Le Glacier de Trient (à plusieurs
reprises)
Le glacier du Trient
(Massif du Mont Blanc, Suisse)
comporte une poche sous-glaciaire,
appelée "Tine", qui se vidange régulièrement tous les 3 à 5
ans, provoquant une augmentation du débit
du torrent émissaire.
Plusieurs dates ont marqué l'histoire de ce
glacier.
- le 17 juillet 1911, suite à une
vidange de la "Tine", le débit du torrent
émissaire du glacier du Trient a été
multiplié par deux.
- la période
du 20 au 25 juillet 1930, durant
laquelle la vidange a entraîné une
petite augmentation de débit du torrent
émissaire
- du 6 au 8 juillet
1942, trois débâcles ont été
enregistrées, celle du 7 juillet a été
particulièrement dangereuse,
provoquant une énorme augmentation
de débit (de 3,5 m3/s normalement en
été, à 26 m3/s au maximum de la
vidange) !
Le volume d'eau évacué
par
la "Tine" a été estimé à 840000 m3.
- le 6 août
1960, la débâcle a été dévastatrice,
le flot ayant emporté des ponts, coupé
les routes, rompu les digues.
Le débit maximum
enregistré au moment de la crue était
de 25 m3/s, au lieu des 3,5 m3/s
habituels à cette époque.
Le volume maximum de la poche d'eau a
été estimé,
d'après la débâcle qui a eu lieu en août
1960, à un peu plus d'un million de mètres cubes.
Le
glacier de Tête-Rousse (1892)
La catastrophe
du glacier de Tête-Rousse (Massif du
Mont Blanc, France) s'est produite
dans la nuit du 11 au 12 juillet 1892.
La rupture d'une poche d'eau
sous-glaciaire, située à 3150 m
d'altitude environ, a entraîné la
libération d'une importante masse
d'eau, estimée à 200000 m3.
A ces 200000 m3 d'eau se sont ajouté
les 90000 m3 de glace qui
constituaient le bouchon qui a été
expulsé.
Toute cette masse en mouvement a
ensuite emprunté l'étroit couloir du
Bossonney, en l'érodant intensément
(800000 m3 ont été mobilisés dans
cette vallée).
Le mélange d'eau, de glace et des
matériaux érodés a donné naissance à
une lave torrentielle énorme.
Après de nombreux phénomènes
d'embâcles et débâcles, cette masse de
boue a rapidement (sa vitesse a été
estimée à 14 m/s) atteint
l'établissement thermal de
Saint-Gervais et ses environs, où elle
a tout dévasté, faisant 175 victimes.
En poursuivant son chemin, elle s'est
étalée dans la plaine en aval jusqu'à
l'altitude de 600m, en laissant sur
place quelques 600000 m3 de matériaux.
D'après les témoins, la rupture de la
poche d'eau a provoqué une détonation,
ainsi qu'un violent effet de souffle.
La poche qui s'est rompue était
constituée de 2 cavités communicantes,
et Vallot (1892) a estimé à 3 ou 4
mois, le temps nécessaire pour
accumuler cette quantité d'eau.
Il semble, d'après les croquis
exécutés par Vallot, que l'origine de
la poche soit consécutive à un effet
de barrage de l'écoulement
sous-glaciaire par la glace, au niveau
d'un seuil rocheux dans le profil
longitudinal.
Suite à l'érosion mécanique de la
glace par les eaux, cette disposition
en seuil a favorisé la constitution
d'une énorme cavité sous-glaciaire,
qui a progressivement débordé du seuil
rocheux vers l'aval.
Lorsque la pression exercée par l'eau
sur la glace a été suffisante, la
partie de glace jouant le rôle de
bouchon a été arrachée et pulvérisée ;
le départ de l'eau accumulée dans la
cavité sous-glaciaire a alors provoqué
l'effondrement de la voûte amont qui
la surmontait.
Pour éviter une deuxième catastrophe
de ce type, il fut décidé de
construire un tunnel de drainage qui
permettrait à l'eau de s'évacuer. Un
premier tunnel fut foré entre 1899 et
1900.
Ce tunnel avait pour objectif
d'évacuer l'eau accumulée au niveau de
la cavité supérieure du glacier,
derrière le seuil rocheux.
Mais après son creusement, ce tunnel
était à une altitude trop élevée pour
pouvoir vider toutes les eaux de la
poche. Il fut donc décidé de
construire une nouvelle galerie Le
tunnel devait relier la base du
glacier de Tête Rousse au versant
ouest qui descend vers le glacier de
Bionnassay, car le versant nord est
obstrué par un glacier (glacier de la
G En 1904, le tunnel fut achevé et
permit l'évacuation des 22000 m3 d'eau
qui s'étaient accumulés depuis 1892
dans la nouvelle crevasse.
Depuis, la sortie du tunnel est
régulièrement nettoyée tous les deux
ans par l'O.N.F. (Office National des
Forêts). Il n'y a plus jamais eu
d'accident. l'orifice se situerait à
3115 mètres d'altitude.
28 juillet 2010. Risque
d'inondation de 800 habitations
:
Travaux d'urgence sur le glacier de
Tête Rousse.
Une poche d'eau
d'environ 60 000 mètres cubes
s'est accumulée dans une cavité
sous-glaciaire de Tête Rousse
(territoire communal de
Saint-Gervais).
Le risque d'inondation étant réel
si elle venait à céder, des
travaux d'urgence ont été lancés,
ainsi qu'une procédure de
sauvegarde.
Une opération de pompage va être
menée d'août jusqu'en octobre pour
vidanger le glacier et éradiquer
le risque. Durant cet intervalle,
le glacier est sous surveillance
et, à compter d'aujourd'hui, des
mesures préventives d'alerte et
d'évacuation de la population
menacée sont mises en œuvre pour
la durée des travaux.
Les habitants d'environ 800
habitations concernées seront
informées par une réunion publique
tenue ce soir.
AFP :
"L'Etat vient de débuter des
travaux de sécurisation d'un
glacier du massif du Mont-Blanc,
où a été détectée une importante
poche d'eau menaçant d'inonder la
vallée de Saint-Gervais, ont
indiqué aujourd'hui les autorités
locales.
Ces travaux ont été
décidés sur la base d'une étude du
glacier de Tête-Rousse par des
glaciologues du CNRS révélant
l'existence d'"une poche d'eau
située à 75 mètres de profondeur
qui ne possède pas de purge
naturelle comme la plupart des
glaciers", a expliqué à la presse
le maire de Saint-Gervais,
Jean-Marc Peillex.
Les glaciologues, qui ont réalisé
depuis 2009 une vingtaine de
forages à plus de 3.200 mètres
d'altitude, ont conclu à
l'existence d'une masse d'eau de
65.000 m3 située sous le glacier
de Tête Rousse. "Les poches d'eau
situées sous les glaciers sont un
phénomène assez rare", a par
ailleurs souligné Christian
Vincent, chercheur au CNRS.
Depuis une dizaine de jours,
l'Etat a débuté des travaux de
sécurisation consistant à mettre
en place des câbles reliés à un
système d'alerte pour prévenir la
population en cas d'explosion de
la poche d'eau, puis à pomper
25.000 m3 d'eau situés dans une
caverne à partir du 20 août, les
40.000 m3 restant n'ayant pu être
précisément localisés.
Particulièrement périlleux en
raison de l'altitude, ces travaux
devraient coûter plus de 2
millions d'euros, subventionnés à
80% par l'Europe et l'Etat".
Une fois les travaux de
sécurisation achevés, des pompes
vont être immergées afin de
vidanger les 25.000 m3 d'eau
situés dans l'unique cavité
localisée avec précision. Les
40.000 m3 restant n'ont pu être
précisément repérés.
"Les poches d'eau
situées à l'intérieur d'un glacier
sont assez rares, et l'origine (de
la poche du glacier du Mont-Blanc)
reste encore inexpliquée", a
affirmé de son côté Christian
Vincent, chercheur au CNRS. Il a
expliqué qu'une "anomalie" avait
été détectée en 2007 avant d'être
identifiée à l'aide de mesures par
résonance magnétique. "Le
réchauffement climatique qui a
diminué l'épaisseur du manteau
neigeux situé sur le glacier"
pourrait expliquer le phénomène,
selon le glaciologue. "Moins
protégé du froid l'hiver, le fond
de la cavité se refroidit et ne
permet pas à l'eau accumulée de
s'évacuer naturellement",
avance-t-il. En cas de rupture, la
poche d'eau pourrait s'écouler en
15 à 30 minutes dans la vallée et
"près de 900 familles pourraient
être concernées", s'inquiète
Jean-Marc Peillex, jugeant
nécessaire "d'informer la
population de ce risque". En 1892,
l'explosion d'une poche d'eau
similaire à l'intérieur du glacier
avait provoqué ce que les
géologues nomment une "lave
torrentielle", mélange d'eau, de
graviers, de rocs, de terre et
d'arbres, qui s'était répandue
dans la vallée et avait tué 175
personnes. "Il ne faut pas se
voiler la face, l'urbanisation et
la fréquentation touristique du
glacier rendent le risque bien
plus important qu'en 1892", dit le
maire de Saint-Gervais".
Des
techniciens s'apprêtent à installer,
le 28 juillet 2010, un système
d'alerte sur le glacier de Tête
Rousse (3.150m) dans le massif du
Mont Blanc.
Photo prise le 28 juillet 2010 du
glacier de Tête Rousse (3.150m) dans
le massif du Mont Blanc. Suite
sur le forum...
Le glacier de Tête rousse est le
petit glacier plat dans la petite
cuvette au pied de l'Aiguille du
goûter (centre droit) avec une
langue de neige verticale en
dessous, à cette date du 1er aout.
le 20 septembre 2010 : Gràce au
projecteur, on voit bien le lieu du
pompage de l'eau.
Voir
la vidéo d'A2. 31 juillet. Le refuge du
Nid d'Aigle ainsi que le dernier
tronçon du Tramway du Mont-Blanc
sont fermés pour le reste de la
saison d'été en raison du risque que
représente la poche d'eau. Un manque
a gagner considérable après
l'incident du Montenvers mi-juin
En cas de rupture du bouchon de
glace, l'eau emportera la bouée qui
entraînera le câble et provoquera sa
rupture, ce qui donnera l'alerte.
Mercredi 25 aout débute sur le
glacier de Tête-Rousse le pompage.Les ouvriers
partent à l'assaut du glacier
menaçant.
Retirer l’épée de Damoclès qui
pèse sur 3.000 habitants de la
vallée de Saint-Gervais
(Haute- Savoie), tel est le
pari que doivent relever une
quinzaine d’ouvriers dès ce
mercredi. Leur mission: purger
65.000 m³ d’eau prisonniers de
plusieurs poches sous le
glacier de Tête-Rousse, à
3.200 mètres d’altitude. Un
exercice de haute voltige
commandé par l’urgence. Si la
roche et la glace retenant
l’eau venaient à céder,
l’équivalent du contenu d’une
vingtaine de piscines
olympiques se déverserait d’un
coup sur quelque 900
habitations. Dans ce décor
majestueux, au cœur de la
"voie royale" menant au mont
Blanc, le premier défi sera de
creuser, avec une pelle
araignée, des puits de forage
de 75 mètres afin d’atteindre
la seule poche – qui contient
25.000 m³ d’eau – repérée pour
l’heure par les glaciologues
du CNRS entre 2007 et 2010.
"Il s’agira ensuite de pomper
verticalement l’eau puis de la
répandre de façon régulée en
trois points de sortie
différents", détaille
Jean-Marc Peillex, maire de
Saint-Gervais et maître
d’oeuvre des opérations. Des
travaux qui coûteront près de
2,5 millions d’euros –
financés à 80% par l’Etat et
l’Europe, le reste par la
commune et le conseil général
– et s’étaleront jusqu’au mois
d’octobre. Au final, tout
sera-t-il pompé? "On se doit
d’être pragmatique et de
purger ce qui maintient la
glace sous pression, explique
l’édile. Mais on part dans
l’inconnu avec cette vidange
artificielle. Il ne faudrait
pas, une fois le pompage
effectué, que la masse d’air
fragilise à son tour la paroi.
L’important est de pouvoir
contrôler la réaction du
glacier."
Du côté des professionnels du
tourisme de Saint-Gervais-les-
Bains, le souvenir hante peu
les esprits. Beaucoup
craignent plutôt qu’un vent de
panique n’ait soufflé chez les
curistes habitués des lieux.
Dans les thermes, tous situés
en pleine zone à risques, on
confesse avoir enregistré
nombre d’annulations. Sans
toutefois avancer le moindre
chiffre. Sur la place du
marché, restaurateurs et
commerçants pestent. "C’est
une saison catastrophique,
avec 30 à 40 % de clients en
moins", estime le gérant de la
brasserie L’Affiche. Même son
de cloche chez son voisin
hôtelier qui déplore un bon
tiers d’annulations depuis la
mi-juillet.
Les
gîtes
situés aux alentours de
l’aiguille du Goûter, voie
d’accès la plus utilisée vers
le mont Blanc, sont sans doute
les premières victimes des
désaffections. Gardien du
refuge du Nid d’Aigle,
terminus du Tramway du
Mont-Blanc (TMB), Jeff fait
grise mine. A l’ombre du
glacier menaçant, son refuge a
été fermé par arrêté
municipal. Le dernier arrêt du
tramway a été déplacé 250
mètres en contrebas, au mont
Lachat. Dans l’urgence, il a
transformé le site, une
ancienne soufflerie
aéronautique, en buvette
improvisée. Pas de quoi lui
redonner le sourire. En temps
ordinaire, son chiffre
d’affaires peut atteindre
100.000 euros pour les trois
mois de la pleine saison; à la
mi-août, il n’atteint cette
année que 7.000 euros. Comme
bon nombre de professionnels
de la montagne, Jeff dénonce
l’hypocrisie de la campagne
menée par les autorités.
"C’est du n’importe quoi,
s’emporte- t-il, puisque rien
n’empêche les vacanciers de
monter d’ici, à pied, jusqu’au
Nid d’Aigle. Quelqu’un qui n’a
aucun entraînement le fait en
trente à quarante- cinq
minutes, le long de la voie
ferrée. Les jours de grand
beau, des centaines de
touristes le font et se
retrouvent sous le glacier de
Tête-Rousse."
Thierry
Boinet et Julien
Descalles - Le
Journal du Dimanche.
Le 01/09/10.
Glacier de Tête Rousse :
Les 40.000 m3 d'eau manquants.
La
poche d’eau découverte dans le
glacier de Tête Rousse, en Haute
Savoie, est en cours de pompage.
Cependant la cavité forée ne
contient pas toute l’eau détectée
par les chercheurs. Les explications
du glaciologue Christian Vincent.
Sur le glacier de
Tête Rousse, en Haute Savoie, le
pompage de la poche d’eau
subglaciaire est en cours depuis une
semaine, à 3.200 mètres d’altitude.
L’objectif est de prévenir le risque
d’une vidange brutale de cette
poche, qui menace 900 habitations en
contrebas. Christian Vincent,
chercheur au Laboratoire de
glaciologie et géophysique de
Grenoble (LGGE, CNRS/Université J.
Fourier), a conduit les études sur
ce glacier. Il répond aux questions
de Sciences et Avenir.fr.
Sciences et avenir.fr : Comment
va réagir le glacier aux
opérations de pompage de la poche
d’eau?
Christian Vincent
: La cavité que nous avons
identifiée grâce aux forages mesure
environ 40 mètres de large à sa
base, et 29 mètres au plus haut, ce
n’est pas énorme par rapport à
l’ensemble du glacier. Et au-dessus
il y a 40 m de glace. A priori il
n’y a donc pas de risque
d’affaissement du glacier. Cependant
nous prenons toutes les précautions:
nous descendons ce mercredi un sonar
dans le trou de forage pour
surveiller l’évolution des
contraintes mécaniques au fur et à
mesure que l’eau est remplacée par
l’air. Nous avons aussi en surface
un équipement comparable à ce qui
est utilisé pour surveiller les
barrages : nous pouvons ainsi
calculer les mouvements du glacier
avec une précision de 5 mm.
Y a-t-il
une seule cavité ou plusieurs sous
le glacier?
Lors de la
prospection, nous avons détecté la
présence de 65.000 m3 d’eau [grâce à
la résonance magnétique des protons,
ndlr]. Cependant avec les forages
nous n’avons découvert qu’une seule
cavité, d’une contenance de 25.000m3
environ. Il manque donc 40.000 m3
qui sont dans doute répartis
ailleurs dans le glacier. L’eau peut
être dans d’autres cavités ou dans
des chenaux intraglaciaires. Elle
peut aussi être piégée dans des
sédiments sous-glaciaires (éboulis
gorgés d’eau situés sous le
glacier). Dans ce dernier cas elle
ne pose pas le même risque qu’une
poche. On espère cependant réussir à
pomper toute l’eau.
Est-il
fréquent de trouver des cavités
sous les glaciers?
Dans les glaciers
tempérés (à 0°C) avec un mouvement
rapide, il existe souvent des
cavités sous glaciaires à l’aval des
bosses du socle rocheux. Pour les
glaciers très lents comme celui de
Tête Rousse, ce n’est pas le cas car
la glace flue et bouche les
interstices. Dans le cas présent,
l’eau des fontes et des
précipitations -qui s’infiltre à
travers les fissures dans la partie
amont- se trouve bloquée par une
langue de glace froide à -2°C et
donc étanche, collée au socle
rocheux. Ne pouvant s’écouler, sous
l’effet de la pression, l’eau a
déformé la glace et créé cette
cavité.
Comment s’est formée cette langue
de glace très froide ?
Depuis environ 30
ans, nous observons une diminution
du manteau neigeux sur les glaciers
de cette région. Cette fonte du
manteau neigeux -qui joue un rôle
isolant- entraîne un refroidissement
de la langue du glacier. C’est un
effet paradoxal du réchauffement
climatique. Le glacier de Tête
Rousse est situé sur une sorte de
contrefort et ses versants ne sont
pas englacés : le froid pénètre donc
plus facilement. On observe
aujourd’hui que le glacier est
divisé en deux parties : il est à
0°C dans sa partie amont mais -2 à
-2,5°C en aval, là où s’est formée
la langue de glace étanche qui a
piégé l’eau.
Le même mécanisme peut-il
expliquer la formation de la
précédente poche, celle qui s’est
vidangée brutalement en 1892 ?
Non, c’est sans
doute un phénomène différent qui
s’est produit. En 1892 il y avait
deux cavités reliées entre elles,
une inférieure et une supérieure.
Cette cavité supérieure était très
près de la surface, à 5 ou 10
mètres. A l’époque les ingénieurs
des eaux et forêts qui ont analysé
la situation après le désastre ont
supposé que le plafond de la cavité
supérieure s’était écroulé,
provoquant une suppression de l’eau,
qui aurait ensuite fait sauter le
«bouchon». Nous pensons aujourd’hui
que cela s’est passé différemment.
Un lac s’est formé sur le glacier
entre 1860 et 1878. Suite à une
période de forte accumulation
neigeuse, ce lac a été recouvert de
neige formant en 1892 une couche de
névé ou de glace de 5 à 10 m qui
reposait sur l’eau. C’est ainsi que
s’est formée la cavité supérieure.
La cavité inférieure elle, s’est
formée plus en aval, plus près du
socle rocheux. Suite à la rupture de
la langue frontale sous l’effet de
la pression de l’eau, ces cavités se
sont brutalement vidangées et le
plafond de la cavité supérieure
s’est effondré.
Propos recueillis
par Cécile Dumas. Sciences et
Avenir.fr 14 septembre 2010 : Cécile
Dumas Sciences et Avenir.fr
Surveillance
renforcée sur le glacier de Tête
Rousse.
Le risque
d’affaissement a été légèrement
revu à la hausse pour le glacier
de Tête Rousse, où une poche
d’eau doit être vidée. Le
pompage doit reprendre en fin de
semaine avec une cadence
accélérée.
Les
travaux de forage ont
commencé le 25 août sur le
glacier de Tête Rousse. (AFP
/ Jean-Pierre Clatot)
Un toit de
glace de 30 à 40 mètres
d’épaisseur pourrait-il
s’effondrer sur le glacier de
Tête Rousse, où une opération
de pompage sans précédent a
été décidée pour vider une
dangereuse réserve d’eau de
65.000 m3?
Relativement
optimiste, les glaciologues qui
suivent ce chantier estimaient
au départ qu’il y avait très peu
de risque que le glacier
s’affaisse. Cependant, un calcul
basé sur de nouvelles données
d’observations ont amené les
chercheurs a réévalué ce risque
légèrement à la hausse. Du coup
les mesures de protection ont
été renforcées.
Cavité irrégulière
et complexe
Grâce aux
premiers puits de forage
creusés fin août pour
descendre les pompes, l’équipe
de Christian Vincent, du
Laboratoire de glaciologie et
géophysique de Grenoble (LGGE,
CNRS/Université J. Fourier) a
pu préciser les contours de la
cavité pleine d’eau présente
dans le glacier. Le sonar a
révélé une cavité aux formes
très complexes, très
irrégulières, qui contiendrait
au moins 25.000 m3 d’eau. Sa
hauteur varie entre 20 et 30
mètres de haut. Elle s’étend
sur 30 à 40 mètres dans le
sens de l’écoulement du
glacier (de l’amont vers
l’aval) et sur 80 mètres dans
l’autre sens.
Au-dessus de cette cavité se
trouve une épaisseur de glace
de 40 mètres en moyenne. Si ce
toit de glace tombe sur une
cavité vide, la population de
Saint-Gervais qui vit en
contrebas ne sera pas en
danger. En revanche, si le
glacier commence à s’affaisser
alors que la cavité est encore
très pleine, il augmente le
risque de rupture du glacier
en faisant monter la pression
de l’eau dans la poche. Il
pourrait alors se produire ce
que les autorités craignent
depuis la catastrophe de
1892 : une vidange
brutale de la cavité et une
«lave torrentielle» qui dévale
les pentes jusqu’aux
habitations.
Un risque pas écarté
Les calculs
réalisés début septembre par
Christian Vincent et ses
collègues montrent que ce
risque n’est pas nul. «Les
contraintes de traction sur
le toit de la cavité ne sont
pas très loin de la limite
de rupture» explicite
le glaciologue. Entre fin août
et début septembre 6.500 m3
d’eau ont été pompés pour
faire baisser la pression dans
la poche d’eau. Les opérations
ont ensuite été suspendues
pour ne pas faire bouger le
glacier trop vite.
Les chercheurs ont préconisé
aux autorités de réaliser un
pompage rapide, avec trois
pompes en action afin de vider
5.000 à 7.000 m3 par jour.
Ainsi en six jours ils
espèrent avoir sorti plusieurs
dizaines de milliers de mètres
cubes d’eau et écarté le
risque d’un affaissement sur
une cavité encore bien
remplie.
Où est l'eau?
«La
prospection par résonance
magnétique des protons (RMP)
a permis d’estimer le volume
à 65.000 m3 d’eau, avec une
marge d’erreur de plus ou
moins 15.000 m3. Si nous
sortons 45.000 m3 on n’aura
plus vraiment de souci à se
faire» estime Christian
Vincent. La contenance de la
cavité est estimée à 25.000 m3
mais elle pourrait être plus
grande ou être reliée à
d’autres cavités plus petites
qui s’y déversent. De
nombreuses incertitudes
demeurent sur la répartition
des 65.000 m3.
Le forage du troisième puits
est en cours et le pompage
devrait reprendre ce vendredi.
Les mouvements du glacier sont
traqués grâce à des repères
placés en surface. Si ces
mesures topographiques
révèlent un affaissement
dépassant 1 à 2 cm par jour, «ce
sera un signe possible de
fracturation» explique
le chercheur grenoblois. Des
mesures de précautions sont
prises pour les personnes
travaillant sur le chantier.
Une surveillance permanente
est également mise en place,
nuit et jour, en plus du
système d’alerte placé début
juillet sur l’aval du glacier.
La vigie sonnera l’alarme en
cas d’affaissement rapide sur
le glacier de Tête Rousse.
Nouvelle
vidéo du pompage, qui de
plus est superbe.
Fin des
travaux au glacier de Tête
Rousse Le pompage s'achèvera
le 11 octobre prochain sur le
glacier de Tête Rousse.
Les travaux de
pompage au glacier de Tête Rousse
s’achèveront lundi 11 octobre, en
raison de l’arrivée du froid.«Le
mauvais temps, la neige, le risque
d’avalanche arrivent. On ne va pas
faire prendre des risques humains
aux équipes sur place», a déclaré
le maire de Saint-Gervais,
Jean-Marc Peillex, précisant que
le chantier, situé à plus de 3?000
m d’altitude, allait être
«démonté».
Depuis le 26 août, ce sont «près
de 45 000 m³» d’eau qui ont été
pompés sur les 65 000 m³ estimés,
soit 70 % du volume total de la
poche, permettant ainsi de faire
baisser la pression de près de 8
bars. Certes, la cavité va
continuer à se remplir d’eau, mais
certainement moins qu’en été grâce
au gel qui diminuera
l’infiltration.Une information qui
devrait rassurer les 3000
personnes qui «pourraient être
concernées» en cas de rupture de
la poche d’eau sous le glacier.
Le 16 mai
2011.
La poche
de Tête Rousse se remplit à
nouveau.
Le phénomène relevait d’un effet
paradoxal du réchauffement
climatique. Plus froid dans sa
partie basse, où le barrage de glace
empêchait l’eau de s’évacuer, que
dans la partie haute, Tête Rousse
avait vu la formation d’une poche
qui menaçait d’inondation la commune
de Saint-Gervais et ses environs
(900 habitations). L’été dernier,
l’affaire de son pompage avait fait
grand bruit (lire ci-dessous).
Reste qu’au terme de cet hiver, sec
mais froid en son début, selon les
mesures effectuées par les capteurs
de pression du Laboratoire de
glaciologie et de géophysique de
l’environnement de Grenoble, le
niveau d’eau serait remonté et près
de 4 000 m 3 se seraient accumulés
en quelques mois, alors même que la
fonte estivale n’avait pas commencé.
Aussi, de nouvelles études ont été
lancées pour surveiller le
remplissage de la cavité, alors que
rien ne permet de dire à ce jour que
ce liquide provient directement de
la fonte de surface. Sa provenance
demeure une énigme selon l’ingénieur
Christian Vincent du laboratoire de
Grenoble. Une surveillance radar
doit déterminer à partir de quand le
glacier devra être vidangé à
nouveau, selon l’aléa pour les
populations.
Un deuxième volet de l’étude se
préoccupera davantage de la sécurité
des alpinistes. En effet, si cette
cavité de 30 m est recouverte d’une
épaisseur de 40 m de glace et de
neige dans sa partie centrale, en
certaines extrémités le “pont” qui
la recouvre n’excéderait pas 6 m.
D’où un possible risque
d’effondrement et la crainte de voir
la poche s’agrandir, à un endroit
où, en surface, plusieurs milliers
d’alpinistes traversent le glacier
sur la voie du mont Blanc chaque
été.
Source DL.
14
septembre 2011
La cavité est
presque pleine, il y a urgence
à pomper
Les dernières
conclusions des scientifiques du
CNRS, établies dans un rapport
début septembre, montrent que la
cavité s’est à nouveau remplie.
Missionnés cet été pour
comprendre le phénomène et le
rythme de remplissage du
glacier, et surtout pour
rechercher un système de vidange
naturel et pérenne de la cavité,
les scientifiques révèlent bien
un lien entre la canicule du
mois d’août – avec une
accélération le 12 – et
l’augmentation importante du
niveau d’eau de la cavité.
Plus qu’à 12 m de la
surface
« On sait que l’eau
monte, puisque qu’on n’est plus
qu’à 12 m de la surface de la
glace » commente le maire. De
nouveaux travaux de pompage
préventifs ont été décidés
conjointement par Philippe
Derumigny, le préfet de la
Haute-Savoie, et Jean-Marc
Peillex. Coût de l’opération 545
000 €. La pelle araignée est
d’ailleurs montée vers Tête
Rousse hier matin.
Et le temps presse
avant l’arrivée du froid (lire
ci-contre). L’an dernier les
travaux avaient dû être stoppés
le 8 octobre. « C’est toute la
grande difficulté d’un chantier
comme celui-là ! » plaide
l’édile. La bonne nouvelle, oui
il y en a une, le mouvement
d’affaissement de la glace
au-dessus de la poche s’est
interrompu... 28
septembre 2011
Nouveau pompage au
glacier de Tête Rousse
Alors que la poche d'eau qui
menace la commune de
Saint-Gervais a atteint un
volume de 25 000 m³ et un niveau
proche de la surface, de
nouvelles opérations de pompage
d'urgence ont commencé ce
mercredi. L'an dernier déjà près
de 50 000 m³ avaient déjà été
vidangés. Il s'agit d'une
opération à titre préventif, une
vidange naturelle pouvant
représenter un trop grand risque
d'inondation.
Graphique : A. Buisson, 1998, d'après
Vallot, 1892.
Trou
supérieur
du glacier de Tête
rousse correspondant
à l'effondrement
du toit de la
cavité dans
laquelle
s'est accumulée la
poche d'eau. Dessous :
Trou inférieur. A
noter la
stratification de
la glace.
Les Thermes au Fayet.
Dans la plaine du Fayet
Information
qui m'a été transmise
directement
et que je tiens à faire
connaitre.
je voulais juste
ajouter une information concernant
le tunnel creusé sous le glacier
de Tête Rousse.
Vous dites que le tunnel est
entretenu par l'ONF (ou plus
exactement le service de la
Restauration des Terrains en
Montagne d'Annecy). C'était vrai
encore il y a 3 ans.
Seulement, le chef de ce service a
changé fin 2005. Et aujourd'hui il
a décidé de ne plus entretenir ce
tunnel. Il souhaite également
faire détruire la cabane à coté du
refuge (qui je le rappelle a
servi pour l'étude du glacier
après la catastrophe). Moi
je suis contre cette destruction
et je ne souhaite pas non plus que
le tunnel soit abandonné.
Je connais bien ce tunnel puisque
je l'ai visité à plusieurs
reprises.
La cabane et le tunnel font
partie de notre patrimoine, il
serait dommage de les détruire.
Le
lac de Tacul (1819)
Le lac de Tacul se trouvait à la
confluence des glaciers de Leschaux
et du Tacul (Massif du Mont Blanc,
France).
Il était retenu par un barrage de glace.
Bien que s'étant vidé à plusieurs
reprises, une seule de ses vidanges
a été notée avec précision ; c'est
celle du le 13 août 1819 , qui a
provoqué un afflux d'eau important
au niveau de la partie inférieure de
la Mer de Glace, et entraîné
l'inondation de la vallée de
Chamonix, à priori sans perte
humaine à déplorer.
Aujourd'hui en 1998, ce lac n'existe
plus, car les conditions
topographiques ont bien changé; le
niveau du glacier se situe environ
40 m plus bas qu'à cette période.
Cette disparition pourrait être due
à la facilité d'écoulement vers
l'aval, par suite d'une moindre
épaisseur de glace.
L'effondrement du
pilier occidental des Drus
(18.09.1997).
Par le Professeur H.
Rougier, Centre d'Etudes
Alpines, Université Lyon 3.
UN CAS EXEMPLAIRE DE LA
VIGUEUR DES PROCESSUS
MORPHODYNAMIQUES DANS LA
HAUTE MONTAGNE ALPINE.
Dans la nuit du
18 au 19 septembre 1997, à
1:33 puis le 28 septembre à
18:30, deux effondrements de
grande ampleur, dont le
second n’est que la réplique
du premier, se sont produits
sur le pilier occidental du
Petit Dru, dans le massif du
Mont-Blanc, immédiatement à
l’Est de Chamonix. En
dessous de 3000 mètres
d’altitude, une gigantesque
balafre verticale interrompt
désormais l’unité que
représentait se monolithe de
granite, forte image
emblématique dans l’horizon
haut montagnard de la vallée
de l’Arve. Les grimpeurs ont
immédiatement remarqué que
l’un des itinéraires d’accès
au sommet se trouvait
irrémédiablement annihilé.
Dès le 20 septembre,
toujours à la recherche de
titres percutants, le
"Dauphiné-Libéré" titrait en
gros caractères sur la "Une"
: "La voie Bonatti
amputée"…
Bien au- delà du
sensationnel, de l’imprévu
et de l’émotionnel, le
géographe physicien se doit
d’expliquer ce phénomène,
dont l’ampleur a pu
surprendre, mais dont
l’occurrence est beaucoup
plus fréquente qu’on
l’imagine.
Trois séries
d’éléments aident à
comprendre ce qu’il s’est
passé, permettent de
reconstituer la chronique de
l’ébranlement du grand
menhir chamoniard.
Il est
indispensable dans un
premier temps d’établir une
sorte d’ "état des
lieux", donc de définir le
contexte géologique et
structural concernant ce
pilier occidental des Drus.
Une fois campé le décor, il
conviendra de restituer le
phénomène dans le cadre
météorologique des semaines,
des jours et des heures qui
l’ont précédé. Enfin, il
sera possible à partir des
processus morphodynamiques
qui règnent à cette altitude
et en ces lieux
particuliers, de déterminer
ce qu’il s’est réellement
produit en cette nuit de fin
d’été et, dix jours après,
en fin d’après-midi. La
suite ici.
L’Effondrement de
2005 (photo Ludovic Ravanel)
Septembre
2011, plusieurs
effondrements successifs
Entre samedi vers
15 h 40 et dimanche 10
h 20 et 13 h 15, sans doute
plus de 10 000 m³ de
granite se sont décrochés
des Drus. Selon le
spécialiste de la question,
le Chamoniard Ludovic
Ravanel, « l’essentiel du
volume provient de la marge
gauche de la cicatrice
d’écroulement de 2005. Cela
s’explique par le jeu
combiné d’un rééquilibrage
mécanique suite à 2005 et
d’un approfondissement de la
couche active du permafrost
en lien avec les
températures chaudes de ce
dernier mois. » Si la zone
d’écroulement (en jaune) est
quasiment purgée
aujourd’hui, « il est à
craindre qu’une autre partie
(En rouge/ndlr) se détache
très prochainement », selon
le glaciologue Sylvain
Coutterand. Le nuage, lui,
est resté longtemps sous les
Drus. (Ludovic
Moreau, le DL)
Eboulement au
Chardonnet, 07/09/2010 vers
17h00. Photo Dom MOREIRA
Suisse,
catastrophe du
Mattmark en 1965.
En
Suisse une catastrophe
importante fut lors de
la construction du
barrage du Mattmark
en 1965.
Une chute de séracs
qui remonta de l’autre
côté de la vallée et
fit environs 80
victimes
dans les
baraquements des
ouvriers,
. C’est le
glacier
de l’Allalin qui
déversa un très gros
volume de séracs qui
déboula dans la vallée
et remonta sur le
versant opposé pour
détruire les
baraquements qui se
trouvait à plus de
cent mètre de dénivelé
de l’autre côté.
Le glacier
est issu des névés
accrochés au versant
sud du Strahlhorn
(4190 m). Il
entame une descente
sur l'axe nord-est
avant de bifurquer
vers l'est, son
avancée vers le nord
étant bloquée par
l'Allalinhorn (4027
m). À l'ouest, le
glacier de l'Allalin
est relié au glacier
de Mellich via le col
de l'Allalin
(Allalinpass) (3564
m).
La langue glaciaire
aboutit à l'ouest du
barrage du Mattmark
à une altitude
d'environ 2750
mètres (état
en 2007). Depuis 1988,
le glacier a reculé
d'environ un
kilomètre. De la
langue émerge le
torrent de la Saaser
Vispa qui descend
ensuite dans le
Saastal avant de
rejoindre le Rhône en
plaine.
Dans sa partie
médiane, le glacier
évolue parallèlement
au glacier de
l'Hohlaub d'environ
3,5 kilomètres de long
et 1 kilomètre de
large. Ils étaient
auparavant liés. Le
glacier de l'Hohlaub
part depuis le flanc
nord de l'Allalinhorn
(4027 m) et longe
l´Hohlaubgrat qui le
sépare du glacier de
l'Allalin.
Historique.
Pendant
le petit âge
glaciaire, le
glacier de
l'Allalin
descendait
jusqu'au fond
de la vallée
et bloquait le
passage des
eaux, formant
ainsi un lac
glaciaire
similaire à
celui du
glacier du
Giétro. Ce
phénomène
était à
l'origine de
débâcles
glaciaires qui
inondaient la
vallée et
provoquait de
nombreux
dégâts et
victimes.
Entre 1589 et
1850, les
documents
rapportent 26
vidanges
importantes et
brutales. Au
XVIIe siècle,
le danger
atteint son
paroxysme,
forçant même
la population
la plus
exposée à
quitter la
vallée. * 8
septembre 1589
: inondations
et destruction
de la route de
la vallée * 1626
: inondations
importantes
menant à
l'évacuation
d'une partie
de la
population *
1629, 1630 :
inondations et
dégâts dans la
vallée * 4
août 1633 :
inondations
importantes,
18 maisons et
6000 arbres
détruits ou
endommagés, la
moitié de la
population de
la vallée doit
quitter les
lieux * 1680
: des crues au
cours de l'été
détruisent des
ponts et
provoquent des
dégâts dans la
vallée *
1719, 1724,
1733, 1740 :
inondations *
1752, 1755,
1764, 1766 :
inondations,
en 1755 elles
se produisent
en hiver alors
que le
phénomène a
habituellement
lieu en été * 17
septembre 1772
: une crue
soudaine
endommage 18
habitations *
1790, 1793,
1798, 1808,
1827 :
inondations *
1828, 1834,
1837, 1839,
1850 :
inondations *
1920-1922 :
quelques
inondations
mineures * 30
août 1965 :
catastrophe de
Mattmark (voir
ci-dessous) * 15
mars 1976 :
l'écoulement
des eaux est
perturbé par
de la glace * 31
octobre et 1er
novembre 1999
: environ
160000 m3 de
glace se
détachent mais
ne provoquent
pas de dégâts
* 30
juillet 2000 :
1 million de
m3 se
détachent à
8h52, pas de
dégâts
La
Catastrophe.
En
1926, ce
danger fut en
partie écarté
grâce à la
réalisation
d'une galerie
d'évacuation
des eaux du
côté est de la
vallée. Mais
le glacier fut
à l'origine
d'une autre
menace puisque
la stabilité
dans sa partie
terminale
diminua. La
masse de glace
n'était en
effet plus
supportée par
la barrière
glaciaire
présente au
fond de la
vallée et le
glacier
s'arrêtait
désormais dans
une pente
abrupte. Le 30
août 1965,
lors de la
construction
du barrage du
Mattmark, une
imposante
masse de glace
se détache de
la langue
glaciaire et
s'abat à 100
km/h sur le
chantier après
400 mètres de
course, tuant
88 ouvriers. Le
recul prévu du
glacier
devrait à
l'avenir
écarter
définitivement
le danger
puisqu'il se
trouvera sur
une surface
plus plane où
la glace ne
pourra plus
tomber aussi
facilement.
Source
Wikipédia.
Nos aïeux ont vu
...
1860
: La grande crue de
l'Arveyron de la Mer de glace.